Login

Muscadet Changer son image et maîtriser sa production

NANTES, 31 août 2004 - Le vignoble nantais a lancé cet été un plan d'action pour redorer l'image du Muscadet en limitant les volumes, en réduisant le territoire de l'appellation et en hiérarchisant les différentes qualités de ce vin généralement perçu comme un produit bas de gamme.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le vin blanc de Nantes (près de 100 millions de bouteilles distribuées par an) pâtit depuis une dizaine d'années d'un prix de vente trop faible avec une part croissante du hard-discount dans le volume commercialisé. Ce constat a conduit le Comité interprofessionnel des vins de Nantes (CIVN) à mettre en oeuvre un "Nouveau plan professionnel", qui s'étalera sur deux ans, pour faire remonter prix et qualité.

L'interprofession entend d'abord maîtriser le volume de production du Muscadet, en le réduisant de 10 à 15% d'ici 2006 pour atteindre 630.000 hectolitres par an, contre 767.000 en 2002 et 672.000 en 2003, a précisé à l'AFP Agnès Aubin, chargée du projet auprès du CIVN. "On va jouer sur un certain nombre de départs en retraite, il va y avoir 5.000 hectares dans les cinq ans à venir qui vont changer de main et le but est de pratiquer l'arrachage sur les terroirs de moindre qualité en préservant les parcelles les plus qualitatives", explique Mme Aubin.

Le conseil général de Loire-Atlantique participe à ce plan avec une subvention de 2.360 euros par hectare arraché hors de la zone d'appellation, qui s'ajoutera aux 6.300 euros versés par l'Etat par hectare à l'arrachage. Parallèlement, le CIVN va réduire le territoire de l'appellation pour améliorer la "structure qualitative du vignoble". Pour l'appellation Gros Plant (147.800 Hl en 2002 et 111.400 en 2003), le CIVN prévoit une réduction de 20 à 25% de la production. Les syndicats professionnels envisagent aussi de créer un pôle technique spécifique pour ce terroir.

Autre cheval de bataille de l'interprofession, une meilleure "lecture" du produit. "Si Muscadet et Gros Plant restent des appellations connues et identifiables, derrière ces mots différents produits, gammes, qualités et appellations troublent la lisibilité", note le CIVN. Le Muscadet sera ainsi hiérarchisé en trois niveaux d'appellation par une commission indépendante regroupant une dizaine d'experts qui vont aussi s'appuyer sur "deux études sensorielles" afin de s'adapter aux attentes des consommateurs, en France comme à l'export. Le résultat de ces études doit être connu en janvier 2005.

"Le repositionnement des produits, c'est la meilleure lecture du Muscadet. Aujourd'hui, le consommateur est quelque peu perdu. Il importe alors de trancher une fois pour toute cette question", assure le CIVN. Le troisième objectif de l'interprofession est "l'accroissement de la force de frappe commerciale" du vignoble, associé à "un renforcement de la politique de communication", note le CIVN qui aura pour cette partie du plan l'appui du conseil régional des Pays-de-la-Loire.

Enfin, le CIVN envisage de se rapprocher d'InterLoire, une interprofession qui regroupe déjà producteurs, coopératives et négociants des vignobles d'Anjou, du Saumurois et de Touraine. Une façon de "tirer le meilleur parti des actions de marketing, études mais aussi de communication" existant déjà pour les vins de Loire, selon le CIVN.


A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement